Voici une image rare et sans paroles : la première apparition du Chiroubles 2010 de Christophe Pacalet tel qu’il sort de son pressoir vertical après plusieurs semaines de macération carbonique, c’est un jus d’une lumière saisissante que l’on attend impatiemment de retrouver sous sa forme adulte… Ce jus tout juste sorti du pressoir porte un nom évocateur : le paradis…
Images filmées durant la deuxièmme quinzaine d’octobre.
On parle souvent des lies, de l’élevage sur lies, mais connait-on l’aspect des lires ? Ici, en compagnie de Jean Foillard en visite chez son voisin et ami Pascal Brunet, on assiste à l’ouverture d’une cuve qui vient d’être vidée, et après l’ouverture de la petite porte de la cuve, on découvre ces lies bien roses et si délicates….
Cette video a été filmée dans la seconde moitié du mois d’octobre 2010.
Paris, Maison de l’Aubrac, Terra Terres, Salons 37, 1er salon des champenois cheminant sur leurs terres vers le vin, lundi 15/11/2010 Bruno Quenioux, ancien acheteur vin de la cave de Lafayette Gourmet, auteur de guides de vins, homme passionné, considère que « C’est la quête qui donne de la lumière dans les vins ». Il parle aussi d’un basculement opéré en Champagne, en faveur des champagnes de vignerons, plus singuliers, plus vifs et dont les grandes maisons de Champagne s’inspirent aujourd’hui… une chose impensable hier. Un spot de 11 vignerons champenois, tous excellents, issus de la viticulture durable, en culture raisonnée, biologique, biodynamique ou simplement en bonne conscience écologique… exposaient quelques morceaux choisis. Petit tour de piste :
Pascal Agrapart, Avize (51) champagne Agrapart coup de coeur pour la pureté : la Cuvée Vénus 2004 (extra brut) sur une parcelle de 30 ares sans aucune mécanisation « 75 % du résultat vient du terroir ! »
Françoise Bedel, Croutes sur Marne (02) coup de coeur cuvée 1996 Robert Winer fruité, exubérant, loin du champagne classique avec ses 85 % de pinot meunier
Vincent Couche, Buxeuil (10) coup de coeur aux cuvées Rose désir, Bulles de miel et Perle de nacre des styles très très différents « Je dose de moins en moins avec le temps. Je suis pour le carafage afin que le vin de champagne s’exprime dans le verre… Cette année j’ai réussi à me passer de cuivre malgré les attaques de mildiou en donnant à la plante de tisanes de plantes et des polypénols aux vignes ; en biodynamie en réalité, on donne de la bonne humeur à la plante ! et on se dit que, un peu de maladie, cela n’est pas si grave… »
Moulin Jean-Philippe, Vertus (51) champagne Paul Goerg toute la gamme est sur la fraicheur y compris le rosé (85 % de chardonnay) dont seule la couleur et la touche de pinot noir trahissent la nature mixée, sans quoi, à l’aveugle il pourrait être confondu avec un blanc de blancs ! « Les professionnels et les amateurs aiment les champagnes non dosés, mais c’est une éducation, la majorité des consommateurs apprécient un peu de sucre, il faut aménager la gamme en conséquence… », déclare Dorothée Bonnaire, du service marketing
Sophie Signolle, Avize (51) Champagne Michel Gonet : « Zéro dosage, à l’usage tout le monde n’apprécie pas, même si je pense que pour le vin c’est mieux, pas de sucre met mieux en valeur » et encore « à chaque fois je suis impatiente de goûter, pour voir ce que cela donne… »
Pour David Althoff du domaine Costes Cirgues c’est une évidence d’élaborer des vins sans ajouter de sulfites. Pour autant la manière n’a rien d’évident et exige de la rigueur comme il l’explique. Dans ce domaine languedocien de 18,5 hectares sont plantés de nombreux cépages locaux grenache blanc et noir, roussanne, marsanne… Médaillé au dernier salon Millésime Bio 2010, le domaine est à suivre de près.
Costes-Cirgues 1531 route d’Aubais F-30250 Sommières France
Glaine-Montaigut, Auvergne
Patrick Bouju est vigneron en Auvergne, l’une des Appellations de Loire les plus à l’est.
Avec son domaine la Bohème, Il travaille sur 4,7 hectares majoritairement en location et répartis dans la région, parfois sur des sols volcaniques.
Ses Gamay sont de vieilles vignes de respectivement 90 ans et 116 ans plantées sur des pentes prononcées avec des rangs très rapprochés (90 centimètres) car ce vignoble était pensé pour le travail manuel ou le cheval. Ce Gamay Auvergnat comporte quelques différences par rapport au Gamay générique d’autres régions : il mûrit plus tard, a plus d’acidité et des grains plus petits.
Villemoison, Coteaux du Giennois (Loire)
C’est la saison cruciale de l’ébourgeonnage dans la vigne : l’ébourgeonnage consiste à retirer les bourgeons en surnombre sur les rameaux afin que le nombre de grappes sur le pied de vigne corresponde au rendement souhaité par le vigneron.
La vigne est une liane qui lutte toujours pour sa survie, elle a tendance a redoubler d’effort quand elle est taillée court. Le vigneron doit donc passer derrière et limiter le nombre de pousses afin de maintenir le rendement de la vigne (qui se calcule en hectolitres à l’hectare) à un niveau assez bas.
Mathieu Coste, vigneron sur 5 hectares et demi à Villemoison, fait des vins nature sur les collines du Giennois en face de la colline de Sancerre. Avec l’aide d’Alain Paulat il travaille ses vignes de manière très exigeante (taille, travail du sol, traitements sans produits de synthèse) afin de produire des vins de terroir de longue garde. Ses assemblages de gamay/pinot noir (vinifiés ensemble) sont élevés entre 3 et 5 ans
Alexis Cornu, oenologue de la cave de Rasteau explicite le pourquoi et le comment du vin doux naturel. Des vins traditionnels de la vallée du Rhône élaborés par mutage (ajout d’alcool neutre de vin à un instant T). Les vieilles vignes de grenaches noirs dans les coteaux de Rasteau, exposées plein sud sur des terroirs de galets et d’argile, sont idéales pour atteindre de bonnes maturités à fort potentiel alcoolique. Il fut une époque où c’était la production principale de la cave de Rasteau. Mais quand la mode de ces vins fut passée (AOC obtenue en 1944), la coopérative dut rebondir en élaborant des vins secs. Actuellement ils constituent en rouge la majorité avec un peu de blancs et de rosé. Il se murmure que le gros des ventes de ces vins se fait lors des enterrements des Anciens. Et pourtant ces vins doux naturels en rouge, doré et rancio sont délicieux. Les rouges conservent un caractère fruité fort plaisant même s’ils ne se conservent pas aussi longtemps que les dorés. Et chaque vigneron de Rasteau a sa recette traditionnelle. La cave de Rasteau compte lancer dans quelque temps des vins doux naturels rosés, la prochaine tendance, peut être… M.S.
En Alsace, Francis Dopff gère une société de services qui propose aux vignerons de venir labourer leurs parcelles escarpées ou peu pratiquables par les machines. Ses clients sont souvent des domaines travaillant leurs vignes en bio ou en biodynamie. Là, il travaille avec Pierre-Jean qui a été détaché pour quelques jours de son école du CFPPA de Montsorot dans le Jura. Il y apprend le travail avec les chevaux. Aujourd’hui, près de Guebwiller, ils forment la jeune jument de cinq ans, Robine, au travail de la vigne. Francis Dopff dispose de 15 chevaux, chacun ayant ses goùts et sa spécialité, débardage, vignes ou attelage…
Francis Dopff, qui fait également du débardage (transport de troncs d’arbres) en forêt vosgienne dans les lieux difficiles d’accès, a ajouté les vignes à son terrain d’intervention en 1998, quand le hasard l’a fait travailler pour le domaine Zind-Humbrecht.
L’association des jeunes vignerons de Montlouis a organisé un après midi de dégustation à la suite de laquelle a eu lieu une mise en bouteille de Pet Nat à partir d’une une barrique de vin en cours de fermentation. L’évènement était organisé par Christine Ontivéro et se déroulait à L’Ebauchoir, un restaurant à vins du 12ème arrondissement. Bertrand Jousset nous explique le principe de ce vin, dont la dénomination officielle est « Montlouis méthode originelle ». On peut voir ici le remplissage par gravité à l’aide d’une tireuse « quatre becs » et le capsulage manuel des bouteilles.
Thoré-la-Rochette (Coteaux du Vendômois), mars 2010
Non, Patrice Colin ne vend pas cette petite bouteille là en format 0,50 cl, dans laquelle sommeille un échantillon de la cuvée Emilien Colin 2006 ; une cuvée très spéciale, élaborée avec du pineau d’Aunis de vieilles vignes plantées par son grand père en 1890, et… sans sulfite ajouté. Il ne la vend pas, non, il la partage, parcimonieusement, dans sa cave, avec les curieux. Il « adore ces vins là »… Ami d’Emile Heredia, un vigneron du Vendômois tout comme lui, grand adepte des vins naturels, Patrice Colin a commencé à s’y essayer. « Cela n’a rien de facile », confie t il et il veille à ne pas contaminer ses autres cuves… Et pourtant même en phase d’essai, le vin naturel de ce vigneron est excellent, dévoilant toutes les épices et le fruit du pineau d’Aunis, le cépage local. Ce domaine passé en bio officiellement depuis cette année est à suivre de près.
Domaine de la Gaudetterie, Valérie et Patrice Colin. Tél. 02 54 72 80 73
Monsieur Jules Chauvet, dans le vin, quel produit on utilise le plus ?
"Le SO2, l'anhydride sulfureux... Je crois qu'il va falloir revoir ça... C'est la facilité. Je crois qu'on peut se passer de SO2 dans une certaine mesure, si on a l'hygiène. Qu'est ce qu'on fait? on traite à l'anhydride sulfureux, et puis ensuite on fait tout ce qu'on veut (...). Si on ne traite pas, il faut faire très attention. Parce que : SO2 est un poison, ça empoisonne et la levure et les bactéries..." Jules Chauvet Le vin en question Wine in question - Entretien avec Hans Ulrich Kesselring (Jean-Paul Rocher, éditeur)